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Vous prendrez bien une petite chinoiserie?

  Il est très agréable de partir en voyage. Aller à la rencontre d'une culture différente de la notre. C'est toujours une agréable découverte. La culture anglaise me fascine beaucoup. Les anglais ont une approche et une vision de toute chose très différente de notre manière de penser. Il suffit de voir la musique. quand j'ai été élevé avec Souchon ou Serge Lama, des petits anglais eux écoutaient les Rolling Stones ou les Beatles sur Nostalgie. Déjà ça fait... Merci Gainsbourg et Téléphone quand même.

  La culture orientale a aussi beaucoup d'attraits. L'esthétisme, la culture, l'art. L'orient est une mine d'or qui renferme des pépites.

  Ce qui est bien aussi dans le voyage, c'est de ramener des souvenirs. Bien sûr il y a le côté matériel, mais les souvenirs se forgent aussi dans la tête. Souvent déformés, ces souvenirs sont l'inspiration de nos rêves et de nos actes.

  Il y a un mot propre au souvenir quand on revient de l'extrême orient. C'est une chinoiserie. Ce terme évoque un goût prononcé pour la culture orientale ( donc pas seulement la Chine ) que l'on reflète à travers des objets. Une chinoiserie. Comme une agréable patisserie. Ce mot est chaleureux. 

  La chinoiserie c'est aussi un mode d'art européen dans lequel se reflète l'art ancestral de la culture orientale ( langage figuré et fantaisiste, contrastes très prononcés, déco excessive ). C'est exactement la façon de penser d'Arnaud Bernard.

  Arnaud Bernard est un français d'origine vietnamienne par son père. Il voyage beaucoup, notamment en Côte d'Ivoire car sa mère vit là bas. Il se découvre très tôt une passion pour la musique. Mais c'est en 2000, à l'âge de dix neuf ans, qu'il s'y conscare pleinement. En 2006 Arnaud, plus connu sous le pseudo Onra, part au Vietnam. Il revient en France, avec dans sa valise une trentaine d'enregistrements orientaux des 60's et 70's. Son talent plus les enregistrements donnent un album unique: Chinoiserie ( ahhhh, ohhhh ). C'est un album composé de 31 morceaux, autant dire qu'il faut aimer sinon c'est très, très long.

 C'est un savant mélange, un condensé de la musique de RZA, du beat de Jay Dee, cela ajouté à la musique vietnamienne et au talent incontestable de mister Onra. Du hip-hop, trip-hop oriental saupoudré de rythme américain dégueu. Tout cela pensé, arrangé, ré-arrangé par un savant fou, qui sait nous ramener vingt ans en arrière avec les prouesses d'aujourd'hui.

 Je ne vais pas faire l'inventaire des 31 morceaux, ça serait long, chiant et surtout je n'ai pas la foi. L'album débute par le morceau " Introduction ". Bon jusque là... Enfin. La tâche n'est pas aisée. Enfin. On rentre directement dans l'ambiance avec ce morceau très court ( 1'03 pour celui là. Presque une prouesse car tous les morceaux sont très court, le plus long dure 3'12 mais les autres vont de 0'37 à 2'16 grand max ). L'album se veut percutant et entrainant, laissant toujours sur sa ( faim ) fin.

 " The Anthem ", le deuxième morceau, est un de mes préférés et on se demande quels sont les discs qu'il a bien pu utiliser car on les voudrait bien dans notre CDthèque chez nous. 

 S'ensuit quatre morceaux et un interlude ( l'album en comprend trois au total ), toujours dans le même style. Et puis vient " Apocalypse now  ". Ce morceau de 1'15 donne l'impression d'être dans une réunion, une secte gourouesque. Agréablement désagréable. " I wanna go back ", le morceau le plus long, est très doux et agréable. Il aurait facilement trouvé sa place dans le film " Paris " de Klapisch. Seul bémol, on laissera volontier de côté le morceau " Lesson with the master ".

 Le reste de l'album est très agréable avec des morceaux notoires comme " Boundless boundaries ", " Here comes the flute ", " Clap Clap ", " Take a ride " ou encore " Hope " qui cloture l'album en beauté, réellement. 

 Onra est un artiste que je conseille vivement. A écouter entre amis autour d'un bon vin, quand on veut que la soirée se termine en dansant, ambiance cosy avec bien sûr en bonus, une bonne nuit avec la personne désirée. Et si on veut que la nuit se prolonge, il y a Chinoiserie PT2.

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